Publié le 14 février 2024
Comment les médias choisissent-ils leurs experts ? Comment un individu accède-t-il à ce statut dans la presse ? Voici quelques clés pour décrypter ce qu’est un expert dans le monde médiatique… Et, qui sait, peut-être le devenir.
On les a beaucoup vus durant l’épidémie de Covid. On a aussi parfois critiqué leur sélection (des scientifiques qui pêchent par optimisme) ou encore le manque de mixité (l’expert qui apparait dans les médias est majoritairement un homme blanc de 50 ans). Pour devenir un expert reconnu dans les médias, il faut avant tout connaître quelques codes.
1. Être (vraiment) un expert dans son domaine
Cela semble couler de source, mais oui, il faut maîtriser son sujet. Gare au petit malin qui s’auto-qualifie expert dans un domaine et qui ne l’est pas. En quelques questions, le journaliste vous aura démasqué et vous serez banni des studios TV ou interviews téléphoniques. C’est donc une très mauvaise idée.
2. Être visible / facile à trouver
Pour que les journalistes vous identifient, il faut qu’ils puissent vous trouver, notamment via les réseaux sociaux :
- LinkedIn : mettez à jour votre profil LinkedIn, constituez-vous un réseau et publiez régulièrement sur votre domaine d’expertise
- Twitter : soyez présents sur LE réseau social où se trouvent les journalistes. Publiez, réagissez, retweetez, commentez. Bref, soyez actifs.
Une autre piste : être référencé dans des catalogues en ligne comme www.expertalia.be
Cette base de données privilégie les personnes issues de la diversité d’origine et est régulièrement consultée par les journalistes.
3. Être un « bon client » des médias
Pour être invité régulièrement dans les médias, il faut bien s’exprimer, être capable de vulgariser des sujets a priori techniques. Le cauchemar pour un journaliste ? Interviewer un juriste, par exemple, qui ne parle pas avec des mots simples, construit des phrases longues, utilise des termes techniques, n’explique pas concrètement une problématique…
Le journaliste cherche exactement le contraire. Parlez avec des images, faites des comparaisons, souriez, formulez des phrases courtes et impactantes. C’est ce que les journalistes appellent « être bon client » .
4. Être disponible
Les journalistes sont toujours pressés, ils doivent donc pouvoir vous décrocher quasi à la minute. Le temps médiatique est très court. Rien ne sert de répondre à une demande d’interview…le lendemain. Ce sera beaucoup trop tard. Le plus vite sera toujours le mieux.
Besoin d’un exemple pratique ?
Thomas Di Felice est expert en électroménager. Sur YouTube, il distille de nombreux conseils pour utiliser de manière optimale les appareils électro. Sa chaîne comptabilise plus de 6 millions de vues. Il lit de nombreux modes d’emploi, teste des appareils. Il est réellement expert dans son domaine.
Thomas a également une aisance naturelle pour s’exprimer. Il est habitué à la caméra vu qu’il est youtubeur.
Régulièrement, les médias l’appellent pour recueillir son avis. Lors du déconfinement en mai 2020, l’émission de consommation « On n’est pas des Pigeons » l’a spontanément appelé pour discuter de la réouverture des magasins. Il connaissait déjà l’équipe, qui l’a de nouveau consulté. Il s’est montré disponible et particulièrement flexible. En quelques minutes, Thomas a répondu aux animateurs, en branchant lui-même son smartphone pour être en visioconférence.
Ce n’est pas facile, mais c’est aussi simple que cela.